lundi 7 septembre 2009

L’exorciste, le Petit et le lapin de Russie

(Aujourd'hui, billet fourre-tout, soyez-en prévenus. Aujourd'hui, lundi, c'est comme à la maison, on se tappe les restes du week end)
Il parait qu’une histoire n’existe que si on l’écrit… Il parait aussi, que le mieux à faire en cas d’histoires, c’est de les coucher par écrit. Ensuite, une fois couchées, elles se détendent, jusqu’à devenir toutes molles, et finissent par s’endormir. Pour cent ans. J’ai dans mes bagages, un certain nombre d’histoires qui ne demandent qu’à être couchées. Pour être exorcisées… … Ca ne sort pas. Rien ne sort. Mes histoires ne sont pas encore assez mures pour sortir.
Ce matin, j’ai déposé les enfants à l’école. Premier lundi d’une longue litanie. Le Grand file dans la cours après m’avoir serrée contre lui. J’accompagne le Petit dans sa classe, dit bonjour à la maîtresse, lui fait un bisou, en quémande un –garant de ma bonne journée à venir, et assez contente de moi, sors de la classe en lançant un vague « à tout à l’heure mon chéri ! ».
Cinq pas. Je n’ai pas eu le temps de faire plus de cinq pas avant de sentir un poids accroché à mes jambes : « Mamannn ! Je veux pas rester à l’école, câlin, câlin… » Le petit s’est sauvé de sa classe. Je prends une profonde inspiration, presque un soupir, le prends dans mes bras : « mais c’est que ca ne va pas être possible mon loulou… tu vas devoir rester à l’école, car aujourd’hui il y a école… ». Nous re-rentrons dans la classe et allons nous assoir à la pate à modeler… Ou, devrais-je dire : je rentre dans la classe et vais m’asseoir à la pate à modeler. Car mon Petit est complètement greffé à moi. J’ai une proéminence qui tient toute seule sur tout le devant du corps. Je suis enceinte de l’extérieur.
L’atelier pate à modeler ne le séduit pas. Toujours enceinte, je vais m’assoir au coin livres où je perçois un copain. Là je réussis à le dégreffer de moi. Le temps de lire une vague histoire russe de lapin qui se fait piquer sa maison par un renard et qui n’arrive pas à l’en déloger… Tous les animaux s’y mettent, en vain. Seul le coq, armé d’une faucille réussi à faire partir le renard… Message ? A vrai dire je n’y ai pas prêté attention sur le coup. En donnant le livre à la maitresse, elle me précise que c’est un ancien livre russe. Et là, en écrivant l’histoire, mon neurone synapse et je fais le rapprochement : Faucille/Russe. (-penser demain à regarder s’il n’est pas question d’un marteau aussi…)
Et le Petit dans tout ca ? Mené au bout ! Comme dans une partie de Tarot bien jouée… Finalement après avoir discuté dix minutes avec la maitresse, le Petit est à terre, sur ses pieds. Ses doigts se sont légèrement décrispés des miens. Sournoisement, j’ai fait signe à la maitresse qui me dit « allez, les mamans, il faut y aller… », elle prend le Petit dans ses bras, je lui envoie un baiser qui vole, et me sauve en fermant la porte derrière moi. Dans le couloir j’entends ses cris : « ma-mannn, maaa-mannnn… ». Je cours presque dans le couloir, sors de l’école, me cache derrière l’arbre. Je suis en vrac.
Sur le chemin du retour, toujours les mêmes questions… Ai-je tord ou raison ? Et si j’ai tord, comment aurai-je pu avoir raison ?
Etre mère, c’est porter un boulet.

1 commentaire:

Un petit café pour la suite ?

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