mercredi 25 août 2010

Toujours l'été, et les vacances --oui !

«Alors ? Bientôt la rentrée ?»

Je voudrais savoir pourquoi il me demande toujours ça. C’est la troisième fois qu’il me pose la question en trois jours…

Non, il reste encore une semaine, toute une semaine. Une semaine de beau temps, de piscine, de transat, de baignades, de gouter d’enfants… Une semaine c’est ce que beaucoup prennent comme vacances, en tout et pour tout. Alors, pourquoi ne pas demander à ceux là si les vacances sont bientôt finies alors qu’elles viennent de commencer ?

J’ai accroché mon panneau « Ne pas déranger ». A ma porte, à mon cou, à mon dos. « Prière de ne pas déranger, je suis en vacances ». En vacances jusqu’au matin de la rentrée, neuf heures.

Cet après midi, courses at the city. Il faut des chaussures aux enfants, et peut être un blouson pour cet hiver… Qui a dit « courses de rentrée » ? Sortez, je vous prie !

mercredi 18 août 2010

Tilleul

- Madame Kabo, est ce que vous pouvez me dire si c’est ça qu’il faut mettre dans les sachets ?
- [« ça » c’est des feuilles de Tilleul, avec des boules fraichement cueillies du matin] Heu, oui, mais pas tout à fait… Là il est passé votre tilleul, il n’est plus en fleur.
- Ha bon ? il faut qu’il soit en fleur ?
- Bin, oui, ce sont les fleurs qui font l’infusion. En fait vous cueillez la même chose mais en juin, vous laissez sècher et vous gardez pour les infusions… ou les sachets !
- Ha… [elle a l’air un peu consternée par ce que je viens de lui dire…] Je vais pas pouvoir les faire pour la semaine prochaine alors…
- Ça me semble un peu compromis… le tilleul, il faut le ramasser en juin, puis le faire sécher… si non il pourri… Là ce sera plus pour l’année prochaine alors…
- [Elle a l’air un peu embêtée, le tilleul contrarie ses projets…] Si non Madame Kabo, vous pourriez me faire une petite avance sur le mois ?
- Oui, bien sûr Loreleï …
- Ce serait pour mon grossiste...
- Ou pour ce qui bon vous semble Loreleï !

Moralité sur la peau de l’ours, bla bla bla… Sans compter sur le fait que le plastique-fantastique à la peau dure... à moi,ns qu'il ne s'agisse du sachet made-in-china-by-kids-only

lundi 16 août 2010

Pour un sachet

- Tiens, madame Kabo, j’ai pensé à vous hier soir…
- Ha oui ?
- Vous savez l’autre là qui fait des bijoux, bin, son grand père il ramasse des champignons, et elle les vend séchés !
- [Ouh là… et elle les fume aussi les champignons ???] Ha ?
- Oui, alors j’ai repensé à vous pour la camomille…
- [oui, c’est certain, elle les fume, et les vapeurs de fumée…] La camomille ?
- Oui, pour les infusions…
- Ha le Tilleul !
- Oui, c’est ça ! Bin je vais en ramasser et en mettre dans les sachets en plastique pour les vendre !
- [adieu veaux, vaches, cochons… adieu sachets en toile de lin et ruban de dentelle… on vit à l’ère du plastique fantastique] Ah mais oui, c’est une bonne idée ! Vous pourriez même en faire quelque chose de joli… Vous savez coudre ?
- Oui oui !! [ça semble une évidence pour elle, un peu comme si je lui demandais si elle savait respirer !]
- Alors vous pouvez récupérer des chutes de tissus dans les magasins tissus, et en faire de jolis sachets… un petit nœud et une étiquette : « infusion de Tilleul de l’Emblablaz»… Voyez le genre ? Vous pourriez même rajouter "Bio" !
- Oui, je vois bien… mais je me demande s’il n’y a pas un grossiste pour les sachets en tissus… Et puis les sachets en plastique c’est mieux, les gens ils aiment voir ce qu’ils achètent…
- Bin du tilleul…
- Oui, mais des fois que ce ne soit pas ça qu’il y a dedans… Ils aiment vérifier !
- Ha… mais ça se sont les abrutis ! Tout le monde ne va pas faire ça…
- Oui, mais moi je pense d’abord aux abrutis !
- Ha ok… moi je disais pour le coté joli… Joindre le joli à l’utile…
- Madame Kabo, demain je vous apporte un sachet et on voit ce qu’on peut mettre dedans, le poids quoi !
- D’accord Loreleï, on voit ça demain.

vendredi 13 août 2010

Jour de marché


- Alors Madame Kabo, on vous a pas vu hier soir ?... - … [intérieurement je cherche où est ce qu’on aurait dû nous voir hier soir…]
- Je vous ai même téléphoné hier soir pour savoir si vous veniez…
- Oui, oui, j’ai vu que vous m’aviez appelée hier soir Loreleï, j’ai vu ça ce matin [j’essaye de gagner du temps, j’essaye toujours de me souvenir de ce que j’étais censée faire… Heureusement pour moi, elle embraye]
- Parce qu’il n’y avait pas grand monde hier soir au marché !
- [Bon sang, mais si, bien sûr ! Le marché !!!] Ha ? Quel dommage, je voulais y aller mais mon mari n’était pas chaud bouillant pour le bain de foule… Si j’avais su…
- Du coup, j’ai fait vingt euros ! Et je suis dég’ : il n’y a que les bijoux qui se vendent… Personne ne s’intéresse à mes cadres et mes tuiles…
- Ha bon ? vous faites des bijoux ?
- Oui, je les achète au grossiste et je les revends, c’est ce qui part le mieux !
- C’est dommage quand même pour le côté artisanal…
- Tout le monde fait ça, alors je me suis dit que moi aussi, y’a pas de raison ! On a droit à 30%...
- Trente pour cent ?
- Oui, de choses qu’on n’a pas fait nous-mêmes… Le reste c’est les cadres, les pots, les tuiles…
- Ha oui… Pourquoi vous ne vendez pas vos terrines dans les jolis bocaux ? Ou vos prunes à l’alcool ?
- Bin y’en a déjà qui font la nourriture, et les liqueurs je sais pas si on a le droit…
- Vous pourriez faire de jolis sachets, mettre du tilleul dedans, c’est bon le tilleul….

Mais elle ne m’écoute déjà plus… Tête de loup en main, elle est partie à l’assaut des toiles d’araignées tout à son savant calcul du pourcentage qu’elle pourrait donner à celui qui vend de la nourriture pour qu’il lui vende ses terrines… Pour ma part, je pense à de jolis sachets en tissus, fermés par un bout de dentelle, contenant juste ce qu’il faut de fleurs de tilleul pour une infusion du soir…

mercredi 11 août 2010

Le Loir qui dort pas et celui qui dormait

Deux heures du mat’, ou presque : l’appel de la vessie me réveille. A moins que ce ne soit la constance des grattements du placard ? Je me lève, le chat dort au pied du lit, mon mari aussi (mais pas au pied du lit). D’une caresse (au chat) je lui murmure : « allez, va faire ton boulot : le loir gratte »…

De retour, les grattements continuent, le chat a disparu –dans la chambre à côté restée ouverte, bien plus calme que la mienne, sans loir, et mon C&T qui dormait comme un loir, ne dort plus. Épuisée d’avance, je me recouche, tire la couette sur ma tête et essaye vainement de dormir. Comment dormir à coté de celui qui ne dort pas ? Comment dormir alors que la bête tout à sa nidification gratte, pousse, déchire et tape encore ?

« L’est où le chat » me demande celui qui ne dort plus. Parti…

Alors il se lève, ouvre le placard, ne voit rien. « Tu veux bien allumer ? » J’allume ma lampe de chevet, mais la lueur ne porte pas au fond du placard. «As-tu une lampe torche, ou quelque chose dans le genre ? » Non… mais tu peux brancher la lampe là pour t’éclairer…

Au fond du placard, le Loir qui dormait a vu celui qui l’en empêchait, une toute petite chose… : « c’est toi qui fait tout ce bruit ? » Mais le Loir n’a pas peur du grand gaillard un peu endormi, il le regarde et attends qu’il referme la porte pour continuer son travail… Mais non, le grand gaillard prend une chaussure –du 46… et j’entends « Couic ! ».Le Loir a chouiné, la chaussure l’a raté, le grand gaillard grogne un « moui, Couic ! », récupère sa chaussure, sa chaussette aussi, referme la porte du placard, éteint la lumière et retourne se coucher. Dans le noir je souris. Le Loir ne reviendra pas de si tôt. Dans le noir, je souris encore, le C&T qui ne croyait pas en la sonorité nocturne du Loir a expérimenté par lui-même ce que peut être une nuit hachée.

Plus tard, bien plus tard, un poids se pose sur mes pieds. Le chat est revenu se coucher maintenant que le calme est rétabli…

jeudi 5 août 2010

Lettre et Loir et Natation


« Cher lecteur prodigue,
Blablabla … »

L’autre nuit, réveillée par les grattements du loir, j’avais en tête un billet sur l’orquestration magistrale de ma vengeance animalière. Trop embrumée pour ouvrir mon ordi et supporter sa lumière blanchâtre en pleine nuit, j’ai opté pour la répétition mentale de ma prose. Puis prise dans mes activités de la journée, je n’y ai plus pensé. Ce matin, potron-minet, même animal, même punition, plus éveillée, j’ouvre mon outils, et… Et rien. Je ne sais plus ce que je trouvais de si drôle dans ma lettre au lecteur, je ne sais plus ce que je voulais dire ou demander… alors rien.

Le loir est revenu –si toutes fois on peut considérer qu’il était parti un jour… Disons que le loir s’est réveillé. Affamé. Et depuis quelques nuits, il s’attaque à nouveau à la tapisserie du placard de ma chambre. (oui, dans ma chambre, un placard dissimulé dans le mur a –avait une tapisserie ancienne plutôt sombre. Je suis donc réveillée par les grattements, déplacements et déchirements de papier. Dans la résonance du placard, j’ai l’impression qu’il déménage je ne sais quoi.

Et c’est là que le chat intervient. L’autre nuit, réveillée et agacée, je file aux toilettes. Au retour, je vois mon rat-frôlant-les-murs –le chat, assis, tendu devant le placard. Intéressé, intrigué, le chasseur se serait-il éveillé ? Pour le coup, le bruit a cessé, le Loir a cessé ses activités. Le chat s’installe sur mon lit, transgression suprême, mais je ne le vire pas. Quand le bruit reprend, il se relève et se poste à nouveau devant le placard. Alors, le bruit cesse. Odeurs, instinct. Le Loir a flairé le prédateur potentiel, je vais pouvoir essayer de finir ma nuit.

Au matin, comme chaque matin, j’accompagne les enfants pour leur cours de natation. Le maître nageur me regarde goguenard : « Ca va ? vous avez l’air fatiguée… »
- Ha si vous saviez la teneur de mes nuits… j’ai un loir dans le mur de ma chambre…
- [sourire entendu] Votre mari est rentré ?
- [machinalement] Non, la semaine prochaine…

Plus tard, en faisant des longueurs, mon cerveau synapse enfin : à tous les coups il pense que je passe mes nuits les jambes en l’air… si ça se trouve, il pense même que j’ai un amant.

L’avantage de la réflexion sous-marine, c’est que personne ne me voit sourire. Ou pas.

Un petit café pour la suite ?

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