mercredi 2 septembre 2009

Le stress du hérisson

C’est comme si d’un coup le neurone s’était mis en route. Brutalement, comme réveillé en sursaut. C’est comme si avec la chute des températures tous mes piquants ramollis s’étaient soudain redressés. C’est comme si la réalité me sautait à la face. D’un coup.
Mon tendre amour est venu nous rejoindre. Est venu nous chercher devrais-je dire. Retour imminent.
Entre deux phrases, je fais ma valise. Je trie. Je range… Ca, ca reste, ca, ca repart… tiens, j’avais pris ca, et j’ai jamais mis… Mais où avais-je la tête pour prendre ce petit haut à paillettes ? Certainement pas à la réalité des choses d’ici…
En trois mots bien sentis il m’a remis sur les rails du quotidien : épidémie de grippe, rentrée des classes, frigo vide-courses à faire…
Après une nuit câline, telle une automate, je me lève, rassemble les derniers vestiges des vacances.
La voiture se charge, dernier tour de la maison. Je ferme les portes les unes après les autres. Jusqu’à la prochaine fois.
Dans la cuisine, Loreleï a débranché le frigo et préparé un panier victuailles… « Vous n’en trouverez pas des comme ca à Paris », me dit-elle en ouvrant la boite à œufs. « Ceux-ci sont de ce matin » ajoute-elle toute fière de ses poules… « et puis je vous ai mis des tomates du jardin, et n’oubliez pas les griottes à l’eau de vie, elles seront bientôt bonnes, et puis je vous ai mis quelques légumes pour les petits… ». Elle babille pour se donner une contenance. Elle a autant les boules que moi. Sauf que moi, les boules, ca m’anéanti, elle ca la suractive…
« On reviendra bientôt Loreleï… Prenez bien soin de vous (et de la maison hein !) » - Et soyez prudents sur la route, hein, il parait qu’ils ont mis des radars partout en montant sur Clermont… Et ils annoncent la pluie… N’oubliez pas de me textoter (oui, c’est comme ca qu’elle dit Loreleï) en arrivant… Allez les petits, venez donc me faire un bisou, et soyez bien sage dans la voiture… - Ne vous inquiétez pas Loreleï, je vous préviens dès qu’on arrive… Elle est pire que ma mère… Ma mère elle est déjà dans l’autre voiture (oui, chez les Kabo, il faut deux monospaces pour rentrer de vacances…). Elle est triste mais ne l’exprime pas. Aussi coincée que moi, nos piquants passent pour de l’indifférence. Douloureuse incompréhension.
La route a défilé, avalée sous un rideau de pluie ne laissant parfois que deviner les lignes blanches. La kabomobile a fendu les flots, défié les radars, doublé les camions, jusqu’à la civilisation. (Civilisation ?)
Ma maison de ville me semble petite, étroite, sans perspective. Le jardin ( ?) a souffert de la chaleur. Tout ce que j’avais planté au printemps a séché. Tant pis…
Les enfants se sont précipités dans leurs chambres, sortis les jouets. Mon tendre et doux a déballé sa nouvelle télécommande multifonctions (je vais encore devoir passer un CAP pour réussir à allumer la télé…). Quant à moi, je me plonge dans un livre juste reçu… J’ai encore besoin d’ailleurs, la rentrée n’a pas sonné… Sursis.

1 commentaire:

Un petit café pour la suite ?

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