samedi 31 octobre 2009

Joie

S’il y a quelque chose que j’adore, ici, et en cette saison, c’est le premier rayon de soleil qui perce le brouillard. Inexplicablement, cette vision me met en joie. C’est la victoire de la chaleur sur la brume. De l’été sur l’hiver… encore un zeste d’été. Blablabla. En fait, non, je ne vais pas vous parler de la joie. Assise sur le banc de la cuisine, avec mon bol de thé et mon ordi, Loreleï passe la serpillère sous mes pieds. Indifférente à mes tentatives de concentration, elle babille joyeusement. –bin tiens, là voilà la joie ! « Alors, ma voisine, blablabla… » avec le bruit du lave linge et la résonance, je n’entends qu’un mot sur deux. « … et puis mon gendre vient manger chez nous ce soir… mais j’ai fait une choucroute… tout dans la casserole… blablabla » - ha oui… c’est bien… Je souris, je ne sais pas si c’est approprié à ce qu’elle raconte, mais, elle me met de bonne humeur. Son énergie est communicative, cette femme est un soleil, un peu comme celui qui perce le brouillard. Toujours de bonne humeur, toujours prévenante, toujours un mot gentil, un sourire. Elle fait partie du package « Mes-Vieilles-Pierres ». Grace à sa venue quotidienne, je me sens moins seule. D’un tourbillon, elle descend le linge, fait les lits, passe l’aspirateur –la serpillère, range les chambres des enfants et trouve même le temps de leur laisser des dessins à colorier dans leur chambre. Une perle ? Oui, c’est exactement ça. Dans quelques jours, quand on partira, elle viendra m’aider à tout enfourner dans la voiture. Ensembles nous ferons le tour des la maison, chaque pièce, vérifier que rien n’est oublié. Elle embrassera les petits, me serrera dans ses bras : « vous m’envoyer un texto quand vous êtes arrivés, hein » --oui, Loreleï est très moderne. Elle refoulera une petite larme et sur le perron me fera des grands signes, jusqu’à ce que la voiture disparaisse au tournant de l’allée. Ensuite, elle défera les lits, mettra draps et serviettes à laver, rangera vaisselle et videra le frigo avant de l’arrêter. Elle reviendra étendre et ranger le linge, fera un dernier tour de maison, et un dernier tour de clé pour fermer la maison. Jusqu’aux prochaines vacances…

vendredi 30 octobre 2009

Loup pour l’homme

L’homme est un loup pour l’homme. Et pour la femme en l’occurrence. Mais pas n’importe quel homme. Le voisin est un loup pour la femme, en fait. Mais laissez moi vous parlez de mes voisins. De mes voisins de Mes-Vieilles-Pierres. Au préalable, il faut savoir que Mes-Vieilles-Pierres est une propriété avec quelques hectares de terrain, un parc planté, des bois, le tout clos de mur. Des murs nous appartenant. Nous appartenant depuis tellement longtemps qu’il n’est plus besoin de le préciser. Sauf aux nouveaux arrivants du village attenant. Parmi ces nouveaux arrivants, l’un achète une charmante petite maison en pierres proche de notre mur d’enceinte. Pendant l’hiver (car chacun sait bien que le gros œuvre s’effectue toujours l’hiver, notamment en pays de gel… --big lol , chacun sait aussi que nous ne sommes que rarement là l’hiver…), une énorme maison en moellons se construit, collé à « notre » mur. Collée !! Collée, et c’est là où le bât commence à blesser : jamais nous ne nous en serions rendu compte si le voisin n’avait pas au passage cassé quelques arbres, et effondré quelques pierres du mur. Visite chez le nouveau voisin, tendue. Il nous soutient avoir permis de construire et autorisation des Batiments de France… Gros doutes… Mais, toujours pris par le temps toujours trop court passé à Mes-Vieilles-Pierres, on laisse en suspend. L’année d’après, l’horreur en moellons a pris du volume. L’ardoise a été remplacée par de la tuile. Sacrilège… L’hiver suivant, le nouveau voisin a fait école : un autre se sert de notre mur pour construire un « abris », qui devient garage, qui devient annexe, qui devient appartements… Que faire que dire… il est souvent préférable de maintenir des relations de bon voisinage... Quand le chat n’est pas là, les voisins dansent… Et puis « vous en avez déjà tellement grand… qu’est ce que ça peut bien vous faire ? » Oui, mais non ! Tu veux pas ma culotte aussi ? Tiens le protège slip en prime ! Je suis énervée. Je viens d’avoir un appel téléphonique du premier voisin qui souhaite maintenant crépir son hideux moellon. Et qui voudrait bien passer par chez nous pour faire l’arrière de sa maison. Qui d’ailleurs exige de passer par chez nous puisque c’est la loi ! (???) Mais la loi ne lui a-t-elle pas conseillé de s’écarter un peu du mur ? Non… on croit rêver. Non, je ne suis pas énervée… juste un peu. (d’ailleurs, y-a-t-il un médecin dans la salle, à défaut d’un avocat, ou d’un bon juriste ? –mon mail est ouvert !)

jeudi 29 octobre 2009

Brouillard

Réveil cotonneux, dans un nuage. J’ai la tête dans le brouillard, les pieds aussi. Les pieds, la maison et la campagne environnante… Eveil dans l’univers blanc. De ma fenêtre, seules les branches noires du marronnier donnent un peu de relief à l’immédiat. Pour le reste, je ne distingue rien. Le bruit des voitures qui passent me rappellent la route. Un clac, et c’est sur le pont suspendu qu’elles passent…
Vision de coton qui laisse présager une belle journée.
Car, oui, le brouillard se lève. Parfois vers midi… mais il fini toujours par laisser apparaitre un ciel d’azur, sans le moindre nuage. Il fait beau, chaud. Eté indien.
J’ai sorti les transats, les ai installés au Sud, et après déjeuner, les enfants jouent sur la terrasse, et moi… je retrouve mon activité préférée : je glande au soleil. Je deviens chat.
Pas de contrariété pour le moment. Pas de loir, pas de lézard, pas de chauve-souris pour déranger mes nuits. Le séjour est court, et je savoure chaque minute. Comme si j’essayais de les retenir, en prolongeant une balade dans le bois, une cueillette improbable, en faisant encore un dernier tour dehors avant que l’ombre des grands arbres ne me rappelle la saison…
Hier, j’ai étendu le linge dehors. Comme en été. Je l’ai aussi déplacé quatre fois, le soleil tourne vite. Et sécher le linge est une illusion. Le linge a fini à l’intérieur, près des radiateurs. Qu’importe.

mardi 27 octobre 2009

Retour aux sources

Me voilà de retour à Mes-Vieilles-Pierres. Cinq heures de route, brouillard et soleil, peut être une photo, ou deux… ( je ne savais pas que les radars automatiques prenaient dans le brouillard…) Enfin, la dernière ligne droite, le pont, à gauche, la côte, l’allée bordée de platanes, la cour déjà à l’ombre de la maison. La maison n’a pas bougé, rien ne dérange les pierres…
Un, deux, trois tours de clé, soulever le lourd loquet et voilà. Je suis chez moi, enfin. La maison est tiède et a cette odeur unique qui me rappelle mon enfance. Chaque maison a ses propres odeurs. Mes-Vieilles-Pierres sent l’humidité et le moisi, la chaleur de la fonte des radiateur, les manteaux laissés sur le porte-manteau, quelque chose d’indescriptible qui , subtilement me caresse les joues, le nez, la gorge, remontant mes plus anciennes sensations d’enfance. J’aime cette odeur fugace, celle de la maison juste au moment où, depuis longtemps, on ouvre la porte. J’aime cette première seconde. Après on ne sent plus. Le nez s’habitue, la porte reste souvent ouverte sur les entrées sortie des enfants. (oui, on aime chauffer la campagne alentour… on a très tôt pratiqué le réchauffement climatique…)
Loreleï est passée, le ménage a été fait. Le frigo est en route, il ne reste plus qu’à le remplir astucieusement pour une petite dizaine de jours.
Je décharge la voiture, qui elle continent à chaque fois un déménagement quelque soit la durée du séjour. Les enfants ont déjà ressorti leur vélo, moto, jeep, tracteur… Le bac à sable retrouve pelleteuses et rouleaux compresseur. Au diable les valises, je sors table, chaises et transat. Au soleil. On goûte dehors, comme en été.
En quelques minutes, les habitudes sont revenues, la vieille bâtisse s’est éveillée, par la porte grande ouverte circulent les véhicules grandeur miniature et résonnent les rires de mes enfants.

samedi 24 octobre 2009

(in bed avec) Lui versus Bas

Il y a des femmes à bas. Je n’en suis pas une. Je ne suis pas pour autant une femme à collants. Je suis une femme à jambes nues l’été, à jeans l’hiver.
Là dernière fois que j’ai mis des bas –des Dim’up, c’était en 1989. J’avais une robe Courrèges offerte pas ma grand-mère, ma première robe couture. Une robe courte, en laine, bien trop chaude pour la saison. Je l’avais mise pour aller au ciné. Au bout de deux heures à me tortiller sur mon fauteuil, les bas avaient roulotté et n’arrivaient plus au bas de la robe… Je les avais enlevé et déposés dans la première poubelle croisée en sortant.
Vingt ans plus tard, je cherche des chaussettes hautes, je trouve des bas. Envie, pourquoi pas. Je les choisis noirs et fins, avec une large bande auto adhérente. Force est de constater que des progrès ont été faits dans la tenue du bas sur la cuisse. Mais vingt ans c’est un peu comme si on comparait une Renault 5 avec une Twingo… Il y a forcément du mieux.
Mon c&t est monté se coucher. J’essaye mon achat, et fatale, monte le rejoindre.
L’homme est couché, à moitié endormi. Il ne remarque pas tout de suite. Je lui fais remarquer, j’insiste. « ha, woué… ça te va bien, tu viens te coucher maintenant ? » Oui, mais bon, non… « j’ai très mal à la tête, je suis pas bien… » Je me couche, sans ôter mes bas –sait-on jamais, et lui enfile deux Advils, en me disant que d’ici vingt minutes il aura changé d’avis… « merci ma chérie, je me sens mieux maintenant, je vais pouvoir me reposer… »
Vdm ? C’est ça ? Oui, un peu… J’ai enlevé les bas, les ai roulé en boule et lancés à l’autre bout de la chambre
C&t :1 – Bas : 0 A suivre… ?

mardi 20 octobre 2009

L’Oedipe roi

Ce matin, j’accompagne la classe de mon Petit à une expo d’Art Moderne. Vingt quatre enfants, six adultes, vingt minutes de trajet à pied. Une heure sur place.
Au retour, le petit me supplie de ne pas le laisser à la cantine, il est « très fatigué et souhaite se reposer à la maison »… « manger avec toi »… « faire une grosse sieste, maman chérie »…
Comme, certes, il peut être fatigué suite à un week end un peu chargé en activités, comme, certes, les vacances de Toussaint de la fin de la semaine se font désirer, comme, certes, je ne suis que faiblesse face à lui… Autorisation accordée par la maitresse, je repars avec mon Petit. Déjeuner en tête à tête, et repos sur le canapé devant des dessins animés…
Sauf qu’au bout de cinq minutes, le Petit a fini de se reposer. Il vit littéralement le dessin animé et le canapé a tôt fait de se transformer en bateau de pirate. La couverture se hisse en grand voile, et les doudous partent à l’abordage sous les ordres de mon Petit capitaine Croquet… Puis, mes bottes le font devenir Chat Botté, et de bond en bond, je commence à regretter...
J’ai limite l’impression de m’être fait avoir là… Mais je ne pouvais pas louper une occasion pareille, avoir mon petit pour moi toute seule, un déjeuner presque en amoureux, juste lui et moi, et un temps calme et câlin sur le canapé, sans que son père ne me l’accapare !
Oui, je sais, je prends le plus court chemin pour lui payer vingt ans d’analyse freudienne… Mais je mets d’ores et déjà de l’argent de coté…

lundi 19 octobre 2009

(in bed avec) contrattaque

Milieu de la nuit.
Mon envie de pipi nocturne a fini par me tirer du lit.
A tâtons, je vais jusqu’à la salle de bain. Sans même ouvrir les yeux, je suis revenue me glisser entre les draps.
Je pourrais être aveugle si je veux.
A moitié endormie, encore chaude et un peu moite de sommeil, je deviens chair de poule.
Le temps de mon absence, il a profité pour accaparer la couette. L’air frais de la nuit, refroidi ma peau transpirée. Je n’ai pas le temps d’avoir froid, d’un coup sec, j’ai tiré la couette à moi, quart de tour à droite, je m’en suis enroulée.
C’est la brusquerie du geste qui a dû le réveiller, à moins que ce ne soit mon pas feutré cognant le pied du lit ? Il s’est collé à moi, et sa bouche a trouvé mon cou. Ses mains s’égarent sous mon t-shirt de nuit, emprisonnent un sein, caressent une hanche. Sa jambe a trouvé la mienne, et d’un geste digne d’une prise de judoka, il me retourne. Mais c’est que je n’ai pas fini ma nuit moi ! Je n’ai pas encore assez dormi…
Lui si, semble-t-il… (et le premier ou la première qui me dit que je n’ai qu’à me coucher plus tôt, je le… grrrr….).

samedi 17 octobre 2009

(in bed avec) Lui

Il est tard, j’éteins la télé, ferme mon ordi. Il est monté se coucher depuis un bon moment. J’éteints la lumière et monte le rejoindre.
Dans notre chambre, sa respiration m’indique qu’il dort déjà. Je me déshabille en silence, et me glisse entre les draps.
Je sens sa chaleur endormie, et me colle à son dos. Le nez dans sa peau, mes doigts se promènent sur son dos. Il sent le sommeil. Ma main s’est faufilée sous son bras. Mes doigts jouent sur son torse, son ventre. Sa peau est chaude. Je trouve ses tétons que je taquine.
Mes jambes s’emmêlent aux siennes, son souffle semble s’accélérer. Serait-il en train de se réveiller ? La main caresse, les doigts gratouillent. Je suis glaçon. J’ai passé ma jambe entre ses cuisses, mes bras autour de son torse, j’ai le nez dans son cou : « tu dors ? …. » -Mmmm hum…
Collée à lui, il me transmet sa température. Frottée à lui, je n’ai plus froid. Frottée à lui, il ne dort plus. Il s’est tourné vers moi, et sa bouche chaude à rencontré la mienne.
Je sens que je ne vais pas dormir tout de suite en fait.

mercredi 14 octobre 2009

Son point de vue à Lui

Lui. Il est rentré tard, les enfants étaient couchés, il a embrassé sa femme qui a filé préparer le diner. Il a ouvert son ordi, et a commencé à surfer. Sur son blog. A elle. A la lecture de son dernier billet, ses yeux ce sont écarquillés : « c’est quoi ça ? » - heu-hum ? - ce que tu as écrit là ? Ca n’a ni queue, ni tête, c’est ni blanc ni noir, ni gris clair, tu dis tout et son contraire… - oui…
Pas très fière de mon billet-casse-gueule d’hier en fait. Il y a tant à dire que trois cent mots n’y suffisent pas. Il y a tant à dire, et son contraire. Chaque cas est particulier, et le notre n'est pas exemple.
Ce qui est lâcheté pour les uns sera courage pour d’autres.
Et le contraire. Impossible de généraliser. A quoi bon généraliser ?
Son regard reste interrogateur. Le petit « oui » ne suffit pas. - J’ai écrit ça suite à une lecture sur un blog, suite aux questions d’un... d’un quoi déjà ? Lecteur ? Ami ? Correspondant ? Suites aux questions de quelqu’un. Voilà. - Bin, ce n’est pas très clair …
Non, ce n’est pas clair. Car la vie n’est pas claire. Et tant mieux.

mardi 13 octobre 2009

De la lâcheté des hommes (et des femmes)

C’est l’histoire d’un mec qui reste avec sa compagne, ses enfants, sa routine. Il n’est pas heureux, pas malheureux non plus. Il ne baise plus sa femme, a une maitresse, ou plusieurs...
C’est l’histoire d’une jeune femme qui vit avec son compagnon, mais qui n’ose pas s’engager dans l’aventure de lui faire un bébé. Peut être qu'il ne sera pas à la hauteur, peut être que ce n'est aps le bon... Peut être que c'est moi...
C’est l’histoire du type qui n’ose pas assumer le désir de sa copine qui souhaite construire une vie avec lui, et préfère s’emmurer en lui-même en attendant qu’elle parte, ou qui fini par partir, voir si l’herbe n’est pas plus verte ailleurs…
C’est mon histoire, c’est aussi la vôtre…
Qu’est ce qui est lâche ? Rester avec quelqu’un toute sa vie par peur d’être seul ? ou quitter ce quelqu’un de peur de ne pas être à la hauteur d’une vie à deux ?
Ce qui est courageux c’est de rester avec une même personne, toute sa vie, de prendre le pari d’évoluer ensembles, et traverser les bons comme les mauvais moments qui a dit … jusqu’à ce que la mort vous sépare ? Bin, en fait, oui, c’est un peu ça, ne pas céder à la facilité de dire, bon, ça ne colle plus, on se sépare… Prendre cet engagement là, c’est courageux.
Ce qui est lâche, par contre, c’est de ne rien faire, attendre que quelque chose se passe. Quelque chose que l’on ne maitrise pas, que l’on ne décide pas.
Ne pas décider c’est ça qui est lâche en fait. La décision est un acte de courage, quel que soit le chemin choisi, choisir de le suivre, est courageux. Ce choix peut être de s’engager vis-à-vis de quelqu’un, ou de ne pas le faire. Choisir une voie, voilà qui n’est pas lâche, peu importe la voie au final. La lâcheté, le courage, c’est encore, juste, un petit arrangement avec soi-même.

lundi 12 octobre 2009

Le tricot, ou la fatalité du manteau

Dans la série mémérisation, je pourrais vous parler du tricot. Dans la série du top de la hype, je pourrais vous parler du tricot…
Ce matin, petite conversation entre undesperate housewives devant l’école. Petite conversation se terminant par un café chez l’une d’entre nous. Rapide le café. En partant, mon amie Bé me souffle :
« tu descends ? [ndlr : à la capitale du monde, bien sûr] - heu… oui. (Je n’ai pas mis les pieds à la capitale du monde depuis l’incident de la dent de mon fils… Comment ça, ça ne fait que trois semaines ?) - C’est les TBM, me sourit-elle encore l’air entendu - ha bon ??? (Mince… les TBM, et je n’étais même pas au courant… je suis vraiment à l’ouest ! –c’est le cas de le dire !)
Dans la voiture, machinalement, je prends la direction de la capitale. Ce n’est pas raisonnable. Je ferais mieux d’aller nager….
Fashion Kabo : tu pourras aller nager demain… et jeudi, de toutes façons tu seras coincée à Banlieue-city pour cause de joli-kiné… Voix de la raison : rentre à la maison, tout de suite ! FK : bon, un petit tour de Paris-ensoleillé ne peut pas faire de mal à ma carte bleue, au contraire… VdlR : Souviens toi ce qui c’est passé la dernière fois que tu as été faire du tourisme, et du lèche-vitrine automobile, Avenue Montaigne… FK : oui, oui, j’ai trouvé une place qui m’était destinée, juste devant la boutique Chloé… Et ce sac m’a violée ! Je le porte toujours d’ailleurs… VdlR : oui, un sac, un smic tu veux dire ! FK : TaG ! (ndlr : TaG = ta gueule)
Cela dit, et pendant ce temps, la kabomobile est sur les quais de seine, puis pont du Carrousel, tourne à droite, passe devant le Musée d’Orsay…
VdlR : et si tu allais plutôt te cultiver un peu espèce de feignasse ? FK : d’accord, à condition que je trouve une place pour me garer … (t’as qu’à rêver ! surtout avec un monospace… Lol !)
Bien, sûr, on ne se gare pas facilement boulevard Saint Germain…
On ne se gare d’ailleurs pas du tout, puisqu’on tourne à droite sur le boulevard Raspail, et encore à droite sur la rue de Babylone… Et à gauche sous le square Velpeau… Ma voiture connait le chemin, c’est de sa faute, je plaide non coupable Monsieur le Banquier…
En fait, je voulais juste passer à la droguerie, acheter des aiguilles à tricoter. Je tricote en ce moment… Un gilet sans manches, les manches c’est pénible à tricoter…
Sauf que pour accéder à la droguerie, on traverse… la mode.
Ce manteau m’a appelée, il a dit « hep toi là bas… regarde moi… »
Alors, j’ai regardé. Avec les doigts, avec la main, avec les deux mains…
Je l’ai enlevé de son cintre et commencé par le poser sur mes épaules.
Il était léger, il était ample, entre la cape et le manteau, il était doux… J’ai posé mon sac et mon, gilet, jeté un œil sur le prix, un smic… ou presque. Mais c’était presque trop tard. J’ai passé les manches. Des yeux j’ai cherché une glace et je l’ai boutonné. Il était pour moi, presque à moi.
A moi.
Tant pis pour les aiguilles à tricoter, tant pis pour le banquier…
Tant pis.

samedi 10 octobre 2009

Mémèrisation

Et voila que je me retrouve à chercher une « bonne » recette de sablés sur le net.
J’ai décidé de faire des petits sablés maison pour les gouters des enfants. Bien meilleurs et bon marché que toute la processed food plébiscitée à l’heure du gouter, plus fun que le morceau de pain et le bout de chocolat.
Bref, d’un point de vue général, quand l’envie de cuisiner me prend, il ne faut surtout pas m’arrêter, battre le fer quand il est chaud, car l’envie est éphémère en plus d’être rare…
J’ai trouvé des boites en métal pour les garder… Là, le lecteur, lève les yeux et checke l’url. Mais oui, on est bien chez Kabotine… Mais qu’est ce qui lui prend ? Serait-elle passée dans une faille spatio-temporelle pendant la nuit et aurait-elle pris 20 ans au réveil ? Mamie Kabo ?
Non… pas encore, quoi que… Il y a des signes de mémérisation. D’abord, cette lubie de faire mon pain, ma brioche, ma confiture…. Lubie le temps d’un été, je n’ai pas recommencé… Puis il y a eu la découverte de la sauce tomate maison (qui remplace avantageusement le ketchup dans les pates de mes enfants). Sauce tomate que je fais mijoter toutes les semaines ou presque… Et là, voilà qu’une nouvelle lubie me prend : les sablés… Peut être suis-je enfin en train de devenir adulte ? (j’ai pas dit vieille… quoi que…). Responsable ? Je n’ai plus envie d’aller dépenser de l’argent dans les boutiques, je ne courre plus après la fripe hype qui me fera être en totale adéquation avec mon magasine préféré. Je n’ai pas acheté de nouveau sac depuis le dernier… Il y a quatre mois. (oui, bon, avant, en pleine crise, c’était toutes les semaines…)
Plutôt que de consommer, je me consume, je vais à la piscine, je lis, je cuisine, je cultive mon jardin… Je cherche le sens. J’essaye juste de le trouver avant de devenir complètement mémère… (Allez, revenez, promis, la prochaine fois, je parle d’autre chose… --ou presque)

vendredi 9 octobre 2009

Femme sans tête

J’ai perdu mes clés.
La bonne nouvelle, c’est qu’elles sont forcément à l’intérieur de la maison, puisque je suis rentrée grâce à elles hier après l’école.
Ce matin à Huit heure trente deux, impossible de mettre la main dessus… « Chéri [cri d’hystérie maitrisée] je trouve pas mes clés… » - prends les miennes… Et me voilà partant déposer les enfants à l’école…
Hier… Hier, je suis rentrée, j’ai posé mon sac sur le meuble d’entrée, j’ai posé le pain dans la cuisine. Mon grand a filé dans sa chambre jouer avec ses Légos, et mon petit… aussi, je pense.
Et après ? Après je ne sais plus très bien. Tout ce que je sais c’est que je ne suis pas ressortie.
Pas de clés sur le meuble d’entrée, pas de clés sur l’étagère à coté de la porte, de toute façons, cette étagère est trop haute pour moi, je n’ai pas du tout le réflexe d’y poser quoi que ce soit [à noter que tout le bordel s’accumulant sur ladite étagère est donc logiquement généré par mon cher et tendre…].
Dans la cuisine, peut être ? Les aurais-je jetées avec le papier de la quiche ? J’en suis capable, je me connais, soyons lucides… je ne compte plus le nombre de couteaux, éplucheurs et autres petites cuillers partis malencontreusement avec épluchures et papiers gras.
Mais point de clés dans la cuisine… Mais pourquoi ne puis-je pas les appeler ? Quand je perds mon portable, je me téléphone. C’est très pratique, sauf quand il est en mode vibreur, ce qui est quand même souvent le cas.
Et les poches ? as-tu fait tes poches me souffle mon cher et tendre via G Talk. Oui, oui… j’avais mon gilet gris, ou mon Barbour, mais j’ai déjà regardé, tâté, fouillé, retourné, rien.
La tête entre les mains, j’essaye de me souvenir. Où, où, où diable sont donc ces putain de clés ? (oui, je deviens très charretière quand j’essaye de me souvenir… )
Encore une fois, je vide mon sac.
Rien.
D’ailleurs, qu’est ce qu’il fait encore sur le meuble ce sac ? pourquoi n’est-il pas rangé ? Et là, c’est en prenant mon sac, en le soulevant, que je vois, qu’apparaissent, enfin, mes clés, juste posées sur le meuble, juste posées sous mon sac.

jeudi 8 octobre 2009

Interrogation -- Le sens.

Depuis quelques jours, j’ai du mal à trouver l’inspiration quotidienne pour écrire. Je me répète, je n’ai rien à dire, rien de neuf. Les enfants, l’école, les mercredis, la piscine, la fatigue, les doutes le néant. Il faut que je donne un sens à ce que je fais.

L’autre jour, j’ai fait un test débile sur Facebook. Voix de la raison : Kabo, tous les tests sont débiles sur Facebook, tu sais bien qu’il ne faut pas les faire… Kbo : oui, mais moi j’en ai fait un : « savoir où et quand je vais mourir » VdlR : ha bin celui là est sans nul doute le plus débile de tous ! Kbo : d’accord, sauf que je l’ai fait. Et j’ai la réponse. VdlR : et la réponse est ? Kbo : que je vais mourir le 3 avril 2037 d’un cancer/maladie cardiaque… VdlR : Charmant… Kbo : je ne te le fais pas dire. Dans 28 ans quoi… Ce qui me rassure, c’est que les enfants seront grands, ils auront moins besoin de moi…. VdlR : les enfants, toujours les enfants… et le mari ? Kbo : Ha bin le mari, il a aussi fait le test dis donc ! Et grâce à lui, je me sens bien plus sereine. Il meure à 97 ans, de vieillesse… Donc largement après moi. Les enfants auront toujours leur papa. Et même si le papa refait sa vie après ma mort, les enfants seront suffisamment grands pour ne pas souffrir d’une mauvaise marâtre. VdlR : et… Cendrillon, tu l’a vu combien de fois ? Kbo : Le Un ou le Deux ? VdlR : [plop]

mercredi 7 octobre 2009

Une lichette de pub pour se sentir mieux --Clarins

Je crois que c’est quand on est très mal, qu’on a soudain envie de s’occuper de soi. C’est quand les ailes du nez pèlent à force de mouchages et que la peau des pommettes rougeoie que soudain, je me souviens de l’existence des crèmes et autres fluides cosmétiques. Commence alors la quête éperdue et salvatrice du produit idéal, qui à défaut de venir à bout des vilains virus saura redonner figure humaine à l’amas –moi. Pour ma part, j’ai deux marques fétiches dans les produits de beauté : Yves Saint Laurent et Clarins. Or, il se trouve que les gentilles personnes de Clarins ont choisi mon blog pour diffuser une petite vidéo. Je ne peux leur refuser cela puisque depuis des lustres j’aime et j’achète leur produits. Donc, voilà, en ce mercredi ensoleillé, une lichette de pub… (en plus c'est marrant, mais la "Multiactive", c'est vraiment la base chez Clarins et celle que j'utilise -quand j'y pense, en version nuit)

Virus

La tête en coton, les pensées qui s’égarent, l’alanguie attitude… Non, finalement ce n’est de la paresse.
Le nez qui s’obstine à couler, la gorge à gratter, la barre sur le front.
« Appelle un médecin » me répète mon cher et tendre depuis trois jours… - mais non, je n’ai pas de température… - normal avec ce que tu prends comme Doliprane et Advil…
Il a raison. Depuis trois jours, je descends les tablettes d’Advil. Religieusement, toutes les 6 heures. Ma température ne risque pas de monter…
Ce matin d’ailleurs, mon estomac n’a pas voulu des comprimés avalés à jeun… Crétin d’estomac. Aucune reconnaissance.
Autour de moi, mes petits cavaliers s’agitent. Bientôt l’heure de filer au poney club. Pourvu que leurs poneys soient sellés aujourd’hui. Si non, ils montent à cru. Voilà.

lundi 5 octobre 2009

Deux mille mètres plus tard

(photo Elena Kalis)
Deux doubles expresso, une tartine de miel, un jus de citron…Motivation, en hausse.
Je passe à la pharmacie, deux boites de doliprane 1000, deux boîtes d’Advil. Deux bouteilles de solution hydro-alcoolique. C’est bien de stocker, ça fait trois semaines que j’essaye d’en acheter.
Je textote mon cher et tendre : « dispo pour dej avec moi ? » la réponse ne se fait pas attendre : « suis en réu toute la journée ». Bon, ça c’est fait.
Tant pis, je vais occuper mon temps de midi à nager. Soit ça me guérrit, soit, ça m’achève… pas de milieu. Je me fais un peu violence pour y aller, mais je sais qu’après je serai bien. (ou pas)
Ticket, vestiaire, douche, pédiluve. Peu de courageux dans l’eau. Faut dire qu’avec ce qui tombe à l’extérieur, seuls les plus motivés sont arrivés.
Dans l’eau un grand type fait des longueurs. Il nage comme une enclume, mais avance à bonne vitesse, tout en force. Je le suis. Il fatigue, je le double. Il me suit. J’ai envie de lui demander combien de mètres il a nagé, car moi je n’arrive pas à compter. Mais déjà il s’en va. Petit joueur !
Arrive une nana. Elle chausse ses palmes. Moi aussi. Pendant un moment on se croise à mi-bassin, puis je la remonte. J’ai envie de lui demander combien de mètres elle nage… car moi, ça fait longtemps que j’ai perdu le compte.
Tiens et si je mettais en pratique ce que j’ai vu sur internet concernant le passage des bras en dos ? Force est de constater que ça avance mieux… Tiens, et si j’essayais de nager comme un dauphin ? Et si j’allais ramasser les cerceaux au fond du bassin ? et si je poussais ma planche au lieu de la faire glisser ?
Peu à peu, le bassin se vide, d’autres arrivent. Je commence à ne plus savoir que faire. J’ai l’impression de ne pas arrêter de tourner. Les longueurs passent trop vite, et je n’ai pas le temps de réfléchir à ce que je vais faire à la longueur suivante. Je m’ennuie.
Je souffle un bon coup, bois un peu, et sors de l’eau.
Pédiluve, douche, vestiaire, sèche cheveux, chaussures, maison. Deux mille mètres plus tard, je m’alanguis sur mon canapé… Des mails à dépiler et du courrier à traiter…
J’enchaine double expresso et jus de citron, je suis toujours dans du coton. Je crois que j’ai chopé la crève…

Déconnecter

Parce que des fois, on a juste besoin de déconnecter quelque peu. Ce matin, l’été est bien fini. Le doute n’est plus possible, le doute entretenu depuis deux ou trois jours où bien que plus frais, le soleil laissait encore l’illusion. Ce matin, lundi-pluie. Comme tout le monde, au matin gris et luisant, je prends ma voiture et avance à petits pas à petits tours de roue vers l’école.
Pare-choc contre pare-choc, les piétons vont plus vite que moi. Mais moi je suis au sec, dans ma bulle tiède, avec MOF dans ma radio. Je suis encore en demi-sommeil. Ma voiture glisse lentement derrière les autres. Le feu, rouge, vert, jaune, et encore rouge nous maintient à cette allure de deux kilomètres heure.
Enfin, le flot bifurque à gauche, vers la ville. Moi je continue tout droit, vers l’école.
Phase, deux, trouver une place dans la petite rue étroite. Bien sûr, tous les parents ont eu la même idée : accompagner leurs bambins au sec… (Cela dit, avez-vous déjà réussi à tenir un parapluie en donnant la main à deux enfants ? Si oui, bravo, vous êtes un mutant à trois bras… vous avez gagné la légitimité de faire un troisième enfant).
A droite, le monospace de Bé, à gauche le pot de yaourt de la maîtresse. Encore plus loin, le bateau de la voisine… Mauvaise idée, la voisine est un dragon. Même pour une dépose-dix-minutes…
Enfin, une place, un bateau sans sortie de véhicules… je connais la maison, les gens sont compréhensifs. Manœuvre, package, je coupe le moteur. Nous restons encore un peu dans la voiture pour avoir la confirmation d’une météo monotone et humide.
A moins dix les portes de l’école. A dix, je suis de retour avec MOF.
La tête dans le brouillard, je prends la direction de mes activités du jour. En tête, une idée fixe : il me faut un double expresso pour m’extraire de cet état cotonneux qui perdure.
Un double expresso, ou une sieste… et deconnecter.

jeudi 1 octobre 2009

L’accro d’internet.

Ce matin, la petite planète ne lie pas les deux ordinateurs de l’icône en bas à gauche. Le bonhomme msn a une croix rouge sur le ventre, et ça n’a rien à voir avec la croix rouge internationale. La bulle de G.Talk reste grisée et l’antivirus, incapable de se mettre à jour, ne cesse de clignoter…
Ce matin, point d’internet… Point de mails, point de surf sur les sites de ventes privées, point de saines lectures de mes blogs préférés, point de commentaires, point de billet. Rien, nada, le néant.
Mon ordinateur me semble soudain moins attrayant, mon monde s’est restreint, j’ai des œillères. Je ne connaitrai pas les détails du meurtre de Milly la Foret, ni le nombre de victimes du tremblement de terre, de où déjà ? Jakarta ? (mais comment ça s’écrit exactement ?...). Y-a-t-il du nouveau chez les défenestrés de France télécom ? Et quel temps fera-t-il ce week end ? Premier du mois, en plus ! Mais comment déclarer ma femme de ménage sans passer par le site de l’Urssaf ? Et puis le numéro de téléphone du dentiste, où le trouver sans le site des pages jaunes ?
Sans internet, je suis perdue… handicapée, isolée. Comment faisait-on « avant » ? On faisait pourtant… On allait à la maison de la presse, acheter un journal, on ouvrait son atlas, ou son encyclopédie universelle, on écoutait la radio, France Info, et on attendait patiemment que notre chanson préférée passe sur les ondes pour capter le nom du chanteur, on se déplaçait à la Fnac ou chez le disquaire acheter le CD… On faisait la queue à la sécu, et à la poste, on achetait des timbres et on s’écrivait des lettres. On checkait sa boite aux lettres devant la maison, en discutant avec la voisine, on attendait le facteur…
Tiens au fait… c’est quand la dernière fois que vous avez reçu une lettre écrite à la main ? Pour ma part, la dernière en date annonçait un décès… Troublante analogie, décès qui aurait pu être celui de la lettre à écrite à la main…

Un petit café pour la suite ?

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