De plus en plus souvent, je ne sais pour quelle raison, la nuit, en pleine nuit, je me réveille. Il peut être trois ou quatre heures. C’est peut être une pression de vessie, un changement de luminosité, un bruit.
Alors les idées viennent, affluent, se bousculent. En tournant dans ma tête, elles me vrillent le corps, l’oreiller, la couette. Elles vrillent même l’homme qui partage ma couche. Les idées se forment et se déforment, deviennent mots, phrases, textes entiers. Il faudrait que je puisse les coucher. Sur du papier, un carnet, ou même un clavier. Au pire il faudrait que les mots, les phrases, les textes arrivent jusqu’à ma gorge, ma bouche, et que je puisse les recracher dans un dictaphone. Les enregistrer, les consigner, pour ne pas les perdre.
J’ai ainsi trouvé le début d’une dizaine de nouvelles, des histoires illusoires, des rencontres virtuelles. Mais n’ayant ni papier, ni clavier, ni dictaphone à portée de lit, les seuls sons émis par ma gorge, les seuls gestes surgis de mes doigts sont ceux qui ont découlé de l’homme qui partage ma couche.
L’homme éveillé par les vrilles s’est enfouit sous la couette. Les idées se sont évaporées emportant avec elles les mots, les phrases, les textes…
Mais cette nuit semble t'avoir inspiré un bien beau billet. J'ai connu cette frustration trop souvent: le réveil du matin où l'on se souvient avoir été génial dans l'obscurité de l'insomnie persistante, où l'on s'assied pour coucher sur papier le résultat de cette génialité pour enfin aligner quelques mots totalement insignifiants et dépourvus de toute inspiration.
RépondreSupprimerGrosso modo, je pense que le sommeil est plus important que la chasse des mots dans les rêves. Le manque de sommeil, à mon avis, me tracasse plus, parce qu'en face du vide blanc du papier, dans cet état affaibli, je suis toujours trop las pour écrire un seul mot. Courage.
RépondreSupprimer@ Delphine : Non, c'était top ce qui me trottait dans la tête, je t'assure, ce texte est insignifiant en comparaison ! EN plus j'ai mis plusieurs heures à l'écrire, alors qu'au cours de mon insomnie tout coulait de source...
RépondreSupprimer@ Ren : oui, le sommeil est plus important, là je pique du nez sur mon clavier...tu as raison... Mais je voulais juste relever la frustration de l'oubli..
J'en ai eu une il y a 10 jours....grosse panique moi qui n'en n'ai jamais...mais c'est que les mauvaises pensées qui tournent dans ma tête aucune création....
RépondreSupprimerOui, on est extrêmement productif la nuit. Et au réveil, pshiiit... C'est agaçant.
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