Finalement, peu ont importés les barrages, les grèves, les manifs et les pénuries de carburant. Réveillée à l’aube, j’ai jeté quelques vêtements dans une valise, entassé quelques doudous, trois pantalons, trois t-shirts deux pulls, slips et chaussettes pour les enfants, mis tout ça dans le coffre de la Kabomobile, et escortée de mon c&t époux dans sa nouvelle c&t-mobile, j’ai avalé les kilomètres. J’ai avalé en douceur, le pied léger, à l’écoute des informations de route, attentive à la descenyte de la jauge d’essence. Tellement attentive à ne pas freiner une fois lancée que je n’ai même pas freiné devant les radars mobiles, tellement persuadée de rouler doucement dans l’économie de mon réservoir que je regardais les jumelles le sourire béat, juste avant de me rendre compte que j’étais juste au dessus de la bonne vitesse… J’ai bien dû perdre trois ou quatre points en venant. Les premiers. Pour une fois que je roule à cent trente… (cinq)…
Mes Vieilles Pierres sont toujours là. Le chauffage ayant fini par bien vouloir démarrer, la maison se réchauffe peu à peu, la chaudière ronronne, l’eau des radiateurs chante. Il faudra enlever les bulles d’air. Les enfants ont retrouvé leur domaine, mon c&t a fait son tour rituel de la maison, et moi, je me suis posée dans le cuisine. Rien n’a vraiment bougé depuis cet été. Le fond de l’air est juste plus frais, plus humide. Loreleï a remis le frigo en route, j’appuie sur le bouton de la cafetière, jette un œil dans le placard d’épicerie : il faudra faire un saut au bled-d’à-côté avant que la superette ne ferme…
Dimanche matin : marché. Le marché comme j’aime. Pas le marché à touriste, plein d’hollandais de passage Non, le marché local, celui de chaque dimanche, celui où l’on rencontre les vrais gens du pays. J’y croise Loreleï d’ailleurs, et son mari. Primeur, fromager, charcutier… Un poulet fermier chez le vietnamien, plus terroir que moi, le pain…
Cet après midi, il pleut, mais ça n’a pas d’importance. Mon c&t est remonté à la capitale du monde, il travaille demain. Les enfants jouent dans le petit salon, dehors la pluie tombe finement, l’eau qui tombe des gouttières crépite sur la terrasse. Je bois une tisane avec plein de citron, et prends enfin quelques minutes pour écrire ces lignes.
Tes vieilles pierres te rendent bien déterminée et toujours lyrique. Et pour le retour? Tu restes jusqu'à ce que les grèves cessent? Si tu avais le sourire béat, demande-leur au moins la photo en souvenir et pour le blog, qu'on sourie avec toi...
RépondreSupprimerles intemporelles vieilles pierres te rendent tranquille. Des nouvelles du loir? (Le colis partira demain). Tu l'auras à ton retour, si tu rentres.
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